01 Feb 2024

Quel niveau de satisfaction pour les juristes d’entreprise ?

1. Quels sont les principaux enseignements du baromètre national de satisfaction des juristes d’entreprise

Cette troisième édition du baromètre des juristes d’entreprise montre que la satisfaction des juristes est toujours très élevée et qu’elle progresse toujours. Ils sont 82  % à se déclarer satisfait et cet indicateur est en progression d’1 point par rapport à 2022 et de 4 points par rapport à 2021. 8 juristes sur 10 sont satisfaits de l’ambiance de travail au sein de la direction juridique, chiffre en très nette progression depuis 2021 (+ 8 points). Les juristes semblent satisfaits de l’organisation du travail post-covid dans le rapport télétravail/présentiel.

Une tendance positive se dégage en 2023 sur trois axes d’amélioration que sont les rémunérations, les perspectives d’évolution et la reconnaissance. Côté rémunération, les juristes sont désormais 52 % à être satisfaits, en augmentation de 5 points par rapport à 2022. 42 % des juristes déclarent avoir des perspectives d’évolution, chiffre encore trop bas mais qui connaît cette année une progression importante de 6 points. Enfin, 7 juristes sur 10 ont le sentiment d’être reconnus au travail, en progression de 11 points par rapport à 2022.

Nouveauté en 2023 liée à l’actualité, le baromètre s’est intéressé pour cette année au sujet de la retraite pour mesurer l’acceptation ou non de la réforme par les juristes. Près de 60 % des juristes sont opposés à la réforme. C’est moins que l’ensemble des Français ou l’ensemble des actifs mais ce chiffre reste important. À noter qu’il existe un décalage entre l’âge souhaité et l’âge effectif de départ à la retraite. Ainsi, ils sont 65 % à souhaiter partir à la retraite avant 64 ans mais 9 % seulement estiment qu’ils partiront effectivement avant 64 ans et 75 % estiment qu’ils partiront après 64 ans. Cependant, 50 % des juristes concernés par cet écart le considèrent comme acceptable/ supportable.

2. Selon ce baromètre, la charge mentale des juristes est trop importante et continue à augmenter. Selon vous que faut-il faire pour y remédier ?

Effectivement, 9 juristes sur 10 considèrent avoir une charge mentale trop importante. C’est trop, d’autant que cet indicateur progresse d’1 point depuis 2022 et de 5 points depuis 2021. À noter aussi que 20  % des juristes répondent « absolument d’accord » avec la note maximale de 10 à la question de savoir s’ils ressentent une charge mentale trop importante.

Ce chiffre s’explique par l’importance grandissante du droit dans l’entreprise et la judiciarisation de la vie des affaires. Les directions juridiques sont aussi confrontées au «  doing more with less  ». Des facteurs parmi tant d’autres qui imposent aux directions juridiques de se transformer.

Mais comment ? En automatisant les tâches à faible valeur ajoutée grâce aux solutions apportées par les nombreuses legaltech, en inventant de nouvelles façons de travailler plus collaboratives, plus agiles, plus efficaces, en développant les compétences des juristes en matière de business ou de soft skills… de nombreux chantiers dont les directions juridiques doivent se saisir sans tarder pour inverser la tendance dans les années à venir sur la charge mentale supportée par les juristes !

3. Pourquoi s’intéresser à la satisfaction des juristes d’entreprise?

La satisfaction au travail, voire même, pour certains, le bonheur au travail, sont essentiels dans la mesure où le temps de travail occupe une part importante de la vie. C’est surtout un élément majeur de motivation et de performance individuelles et collectives et donc un indicateur indispensable pour les directions juridiques. Si on ne peut que se féliciter du taux élevé de satisfaction des juristes d’entreprise et de sa progression en 2 ans, il n’en demeure pas moins que la charge mentale trop importante des juristes d’entreprise qui, de surcroît, progresse toujours, est un point de vigilance pour les directions juridiques qui doivent se donner les moyens d’inverser la tendance dans les années à venir.

Et cette année, dans le contexte de la réforme des retraites, il est certain que la satisfaction au travail peut aider à accepter le report de l’âge de départ à la retraite.